21 Leçons pour le XXIème siècle (2018)

Editeur: Albin Michel (2 octobre 2018)
Pages: 384 pages
Format: ePUB, PDF, Doc, TXT, MP3, KINDLE, FB2
Langue: Français
Descriptions de livres
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d'un avenir gouverné par l'intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas à ses conséquences.


Commentaires

On ne présente évidemment plus Yuval Noah Harari (né de parents juifs libanais en 1967 en Israël), probablement le philosophe le plus connu de ces vingt dernières années et voilà qu'il sort son troisième ouvrage, "21 leçons pour le XXIe siècle", traduit en français la même année que la version originale anglaise, c'est dire le succès attendu - à juste titre - par l'éditeur 'Albin Michel'.
Ce troisième 'opus' est divisé en 5 parties (Le défi technologique, le défi politique, désespoir et espoir, vérité et résilience) et chaque partie propose plusieurs thèmes.
J'ai lu une première fois ce livre en choisissant (presque) au hasard un chapitre parmi les 21 proposés - mais j'ai tout de même commencé par le chapitre 20 (intitulé "Sens" et sous-intitulé "La vie n'est pas un récit"), puis j’ai relu l’ouvrage dans l'ordre 'canonique' proposé par l’auteur/l’éditeur.
Cela a fait peu de différence, donc vous pouvez aisément le lire en commençant par le chapitre qui vous inspire le plus.
Y.N.Harari aborde toutes les questions qui éventuellement peuvent nous (pré-)occuper et c'est son grand mérite, d'autant qu'à chaque fois, le lecteur n'en sort pas indemne, mais, au contraire, il se sent provoqué, troublé, ébranlé même, dans ses convictions profondes.
Si ce n'est pas le but de la philosophie, c'est alors que je n’en ai jamais rien compris (ce qui, je le concéderai aisément, n’est pas exclu par ailleurs).
S'il est une idée - une idée maîtresse - que je retiens des écrits de Harari (j'ai lu son premier et son dernier livre), c'est l'idée – à la fois originale et brillante, convenons-en - que le sapiens a aimé (et aime) raconter des histoires, les confier/raconter à d'autres, qui aiment à leur tour y croire et aiment les 'parfaire', les raconter avec encore plus de conviction, et ainsi à leur donner progressivement un statut de vérité: "la fiction devient réalité" et le sapiens est prêt à défendre son histoire à l'infini, à se sacrifier pour elle, à mourir même pour cette (ces) histoire(s) s'il le faut. Ou plus raffiné encore (si on peut dire !) : à faire mourir pour cette histoire.
Parce qu’il faut admettre, dès le départ que «c’est sur une histoire que les gens construisent leur identité personnelle» (p. 301), dès la petite enfance, et ils investissent tellement dans cette histoire « qu’ils emploieront (…) leurs méninges pour la rationaliser, (plutôt que) pour la mettre en doute ». (Ibid.) : « Ce sont nos doigts humains qui ont écrit la Bible, le Coran et les Védas, et nos esprits qui donnent leur force à ces récits. Ce sont, sans aucun doute, de belles histoires, mais leur beauté est exclusivement dans les yeux du spectateur » parce « qu’en soi, l’univers n’est qu’un fatras d’atomes vides de sens. Rien n’est beau, sacré ou sexy : ce sont les sentiments humains qui le rendent tel » (p. 317)
Pour Harari (il insiste sur ce point à de très nombreuses reprises), c'est par le 'rite' que la fiction - toute fiction - (et toute culture, religion, idéologie, mouvement, etc. est fiction) devient réalité, sachant en outre que « Tout ou presque tout peut être transformé en rituel », en attribuant une signification (…) profonde à des gestes prosaïques » (p. 302). Et le plus puissant rituel est le sacrifice, car « dès lors que vous souffrez pour un récit, cela suffit habituellement à vous convaincre de sa réalité (p. 306).
Dès lors cependant, que des identités personnelles et des systèmes sociaux entiers sont construits sur un récit, il devient impossible d’en douter - non du fait des preuves qui l’étaieraient -, mais parce que son effondrement déclencherait un cataclysme personnel et social » (p. 302).
Pour Harari, "aucun des milliers de récits que les différentes religions, cultures ou tribus ont inventé au fil de l'histoire n'est vrai. Ce sont des inventions humaines. Si vous demandez le vrai sens de la vie et qu'on vous réponde par un récit, sachez que la réponse est mauvaise. Les détails exacts n'importent pas vraiment. Toute histoire est fausse, pour la simple raison que c'est une histoire. L'univers ne fonctionne tout simplement pas comme une histoire" (p. 301). «L’univers n’a pas de sens ; les sentiments humains ne sont non plus porteurs d’aucun sens : (…) ce ne sont que des vibrations éphémères, qui vont et viennent sans fin particulière. Voilà la vérité. Il faut s’y faire (p. 321).
Nous pouvons construire des récits multiples, parfois contradictoires (p. 315), sans réfléchir aux incohérences. C’est ainsi que « tout au long de l’histoire, la quasi-totalité des hommes ont cru à plusieurs récits en même temps sans jamais être absolument convaincus de la vérité d’aucun d’entre eux (ibid.), parce que précisément, douter de l’histoire, du récit, de la fiction (personnelle, économique, religieuse, politique, sociale, culturelle, etc.) est une expérience terriblement effrayante (p. 301) et si vous essayez de le faire, vous serez probablement ostracisé ou persécuté, parce que « les lois, les normes sociales, les institutions économiques pourraient bien s’effondrer » (ibid.) : si l’histoire est fausse, « tout le monde tel que nous le connaissons n’a pas de sens ».
Or, à l’heure que nous vivons, à l’heure d’une technologie en progrès incessants, à l’heure de l’intelligence artificielle, de la robotique et de la mise en réseaux de tous ces ‘moyens’, il est devenu plus dangereux de contester les récits (c.-à-d. de déstabiliser l’ordre social) et en même temps, plus facile de tromper les gens. Si nous ne faisons pas l’effort d’étudier maintenant qui nous sommes vraiment, « ce sont des algorithmes qui décideront pour nous qui nous sommes et ce que nous devons savoir sur nous » (p. 337).
A chacun d’entre nous d’y réfléchir et de tenter d’y voir un peu plus clair, si c’est encore possible …


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